Les citoyennes et citoyens ayant participé à la consultation sur les obsèques civiles ont reçu mercredi 20 décembre en mairie de Nantes la réponse de Nantes Métropole et des municipalités de Nantes et Rezé à leurs propositions.
Entre juillet et novembre, élus et services municipaux ont planché sur ces propositions. Après validations techniques et politiques, les réponses argumentées ont été présentées mercredi dernier aux participantes et participants, en présence de Pascal Bolo, vice-président de Nantes Métropole, Alhadi Azzi, conseiller municipal en charge des cimetières de Nantes, et Loïc Chusseau, premier adjoint à Rezé. Ce dernier a souligné l’intérêt de mettre en lumière « un sujet tabou, peu abordé dans la société et entre élus », ajoutant : « Nous continuerons à dialoguer car on est loin d’avoir toutes les réponses, et il nous faut sensibiliser les collègues des autres communes. » Rezé est en effet la seule des 24 communes de l’agglomération, avec Nantes, à avoir répondu à l’appel et s’être engagée dans la concertation, à laquelle deux Rezéens ont participé.
Au fil de 6 chapitres…
Depuis le 16 octobre dernier, l’ex-« salle des mariages » réaménagée et devenue « salle des cérémonies » est disponible en semaine, sur réservation, pour accueillir des cérémonies d’obsèques laïques, avec ou sans cercueil. Cette expérimentation est la première action menée à Rezé à l’issue de la concertation.
Consulter la page pour réserver la salle des cérémonies
40 propositions pour mieux aborder la mort, dont 36 retenues
© Romain Boulanger – Nantes Métropole
36 propositions ont été retenues, dont 26 intégralement et 10 avec quelques ajustements. Les quatre propositions non retenues sont techniquement irréalisables ou ne relèvent pas de la compétence communale. Certaines requièrent l’intervention du législateur, que les élus présents se sont engagés à interpeller, par exemple sur le sujet des lieux de dispersion des cendres et de l’hommage aux enfants nés sans vie, ainsi que sur l’humusation*. La suggestion d’insérer le sujet de la mort et des obsèques dans les programmes scolaires relève de l’Éducation nationale, à laquelle les élus transmettront la demande.
- Parler davantage de la mort, lever les tabous
Les élus ont unanimement salué la qualité du travail accompli par les citoyens puis par les services municipaux, l’intérêt des questions soulevées et des propositions de réponses apportées. La mise à disposition de salles de cérémonie est donc déjà effective à Nantes et Rezé. Les deux Villes s’engagent aussi à informer leur population sur les enjeux liés à la mort et aux obsèques via leurs outils de communication : prévoir et organiser ses obsèques, partager ses dernières volontés, connaître les formalités à accomplir, savoir ce que permet la loi et ce qu’elle interdit… « Il faut davantage parler de la mort, lever les tabous », disent les citoyens. Rezé s’engage à constituer des groupes de discussion dans les quartiers, avec l’appui d’associations locales et d’un comité thématique composé d’associations et acteurs du secteur, d’élus et d’agents municipaux, et à évoquer régulièrement le sujet dans ses supports de communication. Un kit d’information regroupera des renseignements concrets sur les démarches à effectuer tant pour préparer son départ que pour accompagner les proches, ainsi que des informations concernant plus largement la mort et son traitement. Le site web de la Ville sera étoffé pour une meilleure information des usagers des cimetières.
- Repenser les cimetières et leur usage
Aménagements, végétalisation, ouverture sur la ville… L’évolution architecturale et la dimension écologique des cimetières seront à Rezé des sujets de réflexion proposés à un comité thématique mixte. Le cimetière de la Classerie, par exemple, pourra être équipé d’un abri permettant des cérémonies sur place.
- Clarifier la question du coût des obsèques
La question de l’inégalité sociale face au coût des obsèques a également été abordée. Rezé œuvrera pour davantage de clarté et de lisibilité des devis transmis par les opérateurs de pompes funèbres, qui seront aussi sensibilisés à la prise en compte de la situation financière des familles. Nantes comme Rezé s’engagent aussi à faciliter l’accès aux ressources pour les structures souhaitant développer un projet lié à des solutions innovantes et collectives en lien avec le funéraire. La Ville de Rezé s’engage à lancer un appel à partenariat auprès d’opérateurs de pompes funèbres pour des contrats d’obsèques selon un cahier des charges défini par la Ville.
*Humusation : pratique visant à transformer le corps du défunt en compost naturel, n’est pas autorisée en France, malgré un intérêt grandissant des citoyens, des collectivités et des opérateurs funéraires.
Voir la réponse argumentée à l’avis citoyen.
• CALENDRIER REZÉEN
Mesures déjà engagées :
• consacrer un numéro du magazine municipal à la question de la mort et des obsèques ;
• mettre à disposition un lieu dédié ;
• simplifier et adapter le processus de réservation de salles pour qu’il tienne compte des contraintes spécifiques des obsèques ;
• faire de la salle des mariages une salle de cérémonie civile dans laquelle se déroulent baptêmes, mariages et obsèques ;
• désenclaver les cimetières.
Propositions des citoyens étudiées en 2024 :
• plutôt que de laisser chacun se débrouiller de son côté, permettre à ces sujets d’être discutés à une échelle collective pour alerter le législateur ;
• développer les programmes scolaires autour de la mort et des obsèques civiles ;
• développer une information accessible en ligne et via des outils de communication grand public ;
• développer et mettre à disposition un document simplifié permettant de faire part de ses volontés ;
• centraliser et rendre public les devis-types des opérateurs de pompes funèbres ;
• expérimenter un dispositif itinérant ;
• recenser sur le site web de la Ville ou de la Métropole les ressources gratuites disponibles pour organiser son propre rite d’obsèques ;
• porter le positionnement de la collectivité en faveur de l’humusation et de nouvelles pratiques ;
• porter un changement de réglementation sur la question de la cérémonie et de l’hommage aux enfants nés sans vie.
Propositions des citoyens qui seront étudiées en 2025 :
• revisibiliser la mort dans l’espace public à travers un événement ;
• pouvoir dire adieu dans les cimetières dans des conditions dignes.
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