Dans le secteur de la Basse-Île, un nouveau quartier éco-responsable se dessine dans le cadre de la ZAC Pirmil-les Isles. Fin novembre, les esquisses des six premiers îlots ont été dévoilées. Les premiers coups de pioche sont attendus fin 2025.
« Nous voici à la veille de la concrétisation d’un projet qui a germé sur un temps long », rappelle la maire de Rezé, Agnès Bourgeais. Officiellement lancé en 2018 avec la création de la zone d’aménagement concerté (ZAC), le projet Pirmil-les Isles est dans les discussions depuis 2012. Son ambition : construire autrement la ville afin de réduire l’empreinte carbone tout en restant accessible à toutes et tous. Sur le secteur de la Basse-Île, 2 200 logements (dont 30% de logements sociaux et 25% de logements en accession sociale via un Bail réel solidaire), des équipements sportifs (une piscine olympique, un gymnase), une école, une crèche, des commerces et activités, un parc fluvial sortiront notamment de terre dans le cadre de ce projet porté par la Métropole avec la Ville de Rezé et Nantes Métropole Aménagement.
« Une chance et un défi »
« Ce projet est, pour la Ville de Rezé, à la fois une chance et un défi, souligne la maire. Une chance parce qu’à l’heure où le foncier manque, il apportera une réponse aux besoins en termes de logements, mais aussi de santé, d’espaces verts, d’équipements… Et un défi à plusieurs titres. D’abord, parce que le projet vise à construire la ville de demain et à repenser nos façons de construire et de vivre. Ensuite, parce que ce nouveau quartier doit s’inscrire et s’ancrer à Rezé, une ville ouvrière, solidaire, conviviale, cosmopolite. Nous souhaitons que celui-ci s’y intègre et crée du lien avec cet environnement. »
« Ici, on va plus loin »
Véritable « démonstrateur de la ville durable » pour répondre aux enjeux écologiques, le projet Pirmil-les Isles est remarqué depuis son lancement. « La conception même de ce quartier est innovante. Car elle a associé plus de 150 acteurs de la construction pour imaginer d’autres façons de bâtir – avec du bois, de la paille, du chanvre – mais aussi les citoyens lors d’une importante démarche de concertation », souligne Pascal Pras, vice-président de Nantes Métropole délégué à l’habitat, aux projets urbains et à l’urbanisme durable. « Ici, on va plus loin, poursuit Martine Métayer, conseillère municipale et conseillère métropolitaine en charge de l’aménagement, l’espace public, l’habitat, les mobilités. À commencer par la prise en compte de la nature. Pour 1 m² construit, nous aurons 2 m² végétalisés. » Cinq arbres par habitant seront plantés sur le secteur, soit à terme 50000 arbres sur la partie rezéenne. « La nature est un élément structurant du projet Pirmil-les Isles, ajoute Martine Métayer. Nous allons redonner toute sa place à la Loire, avec la création notamment d’un parc fluvial mais aussi développer des zones humides favorisant la biodiversité. »
« Un avant et un après Pirmil-les Isles »
Fin novembre, les esquisses des six îlots qui accueilleront les 550 premiers logements ont été présentées. Ils sortiront de terre à partir de 2025. Tous les projets lauréats font la part belle à l’écoconstruction en privilégiant des composants locaux et le réemploi de matériaux, notamment le schiste de Nozay, le bois de la forêt du Gâvre ou encore la paille hachée. « Il y a un avant et un après Pirmil-les Isles, fait remarquer Frédéric Bonnet, architecte-urbaniste du projet. La démarche est inédite et innovante. La réflexion a été poussée très loin pour construire autrement et réinventer la vie quotidienne. Le futur quartier a notamment été pensé pour permettre aux habitants de lâcher leur voiture. » Les bâtiments (sauf un) ne comprendront pas de parking en sous-sol pour libérer le sol. Un parking silo de 620 places sera présent pour le quartier. Les déplacements à vélo et à pied seront facilités, jusqu’au sein même des bâtiments notamment via les coursives pour monter les vélos. « Le quartier bénéficiera de l’arrivée du tram en 2027, avec la création des lignes 6 et 7, ainsi que de la ligne de busway (ligne 8) opérationnelle en 2025 », conclut Pascal Pras. Les consultations se poursuivent pour cinq autres îlots sur le secteur de la Basse-Île. Les lauréats seront désignés au printemps prochain.