Usine Alva : la Ville recense les nuisances olfactives

Depuis le début de l’année 2023, la Ville de Rezé a mis en place une cellule de recueil des plaintes pour odeurs à l’encontre de la société Alva, usine de production de graisses alimentaires, située au 3 rue des Chevaliers. Chaque signalement est transmis à l’exploitant.

L’ATELIER DE SÉCHAGE DES EAUX GÉLATINEUSES MIS EN CAUSE

Lors d’une réunion organisée le 7 avril 2023 par la Ville en présence des représentantes de la société Alva et de l’inspection des installations classées, l’exploitant a expliqué les récentes nuisances olfactives par le démarrage, début février, d’un atelier de séchage des eaux gélatineuses. Cette technique, utilisée depuis quelques mois, permettait à l’entreprise de traiter les déchets de ses productions.

Face aux nuisances engendrées par cette nouvelle activité, la Ville de Rezé a convié les riverains à une réunion d’échanges le 26 avril 2023, ainsi que l’inspection des installations classées. Les élus ont demandé à la Direction départementale de la protection des populations de prendre les mesures nécessaires afin de mettre un terme aux émissions d’odeurs dans les plus brefs délais.

En conséquence, et considérant les impacts encore insuffisamment maîtrisés par l’exploitant, de la nouvelle activité de séchage des eaux gélatineuses, l’inspection des installations classées a proposé au préfet de la Loire-Atlantique d’exiger à la société Alva de :

  • cesser son activité de séchage des eaux gélatineuses, (ou la réduire de manière à ce qu’elle ne soit plus émettrice d’odeurs), le temps de la mise en place d’une solution de traitement de l’air efficace (temporaire et/ou fixe) ; des essais pourront être effectués avec prévenance de l’inspection des installations classées, de la mairie de Rezé et des riverains ;
  • transmettre un dossier de porter-à-connaissance décrivant l’activité et ses impacts ainsi que les solutions de traitement de l’air temporaires et/ou fixes retenues ;
  • transmettre les résultats de l’analyse d’odeurs du 26 avril 2023 et en réaliser une nouvelle, dans un délai d’un mois après le redémarrage de l’activité, si possible en conditions météorologiques majorantes ;
  • réaliser une étude dispersion des odeurs dans un délai de six mois après le redémarrage de l’activité.

Mardi 2 mai 2023, le site de production de graisses alimentaires a été contraint par un arrêté préfectoral d’interrompre ses activités de séchage d’eaux gélatineuses. Mercredi 3 mai, la direction d’Alva Food a informé la Ville de Rezé que l’activité avait été interrompue dès le mardi 2 mai, « en journée » précise l’entreprise. La direction a expliqué également qu’aucun recours administratif ne sera fait contre l’arrêté préfectoral et n’a pas indiqué de date de reprise du séchage des eaux gélatineuses, « car nous avons conscience que nous devons impérativement trouver une solution qui soit satisfaisante pour les riverains. »

De son côté, la préfecture demande des garanties à l’entreprise pour permettre une reprise d’activité. Des experts sont attendus ce jeudi à Alva Food, pour « analyser et trouver des alternatives pour traiter les odeurs. La préfecture assure que « le redémarrage ne pourra avoir lieu qu’après réponse favorable des services de l’État. »

 

UN OBSERVATOIRE DES NUISANCES

À la mairie de Rezé, Loïc Chusseau, l’élu en charge du dossier, se félicite de la décision du préfet. L’élu réclame maintenant l’instauration d’un observatoire permanent des nuisances :

Il faudra avoir des données chiffrées et demander comment l’usine va traiter ces problèmes. Cela peut être par des systèmes de filtration ou en baissant l’activité.

L’observatoire viserait à mesurer, caractériser et suivre dans le temps les émissions olfactives du site Alva et de répondre aux problématiques constatées.

En attendant, la Ville invite les riverains à continuer à signaler les désagréments rencontrés au :

02 51 83 79 00.

Ce numéro permet de collecter les signalements et de mieux lutter contre ces nuisances, en intervenant auprès de l’entreprise. Chaque signalement est transmis à l’exploitant. Cet outil permet de mesurer la gêne subie par les riverains et de la faire valoir auprès de l’entreprise.

UNE COMPÉTENCE DU PRÉFET

Installation classée pour la protection de l’environnement, l’usine est soumise à un arrêté d’autorisation d’exploiter. Cet arrêté, délivré par le préfet, fixe les obligations de l’entreprise notamment en matière de pollution sonore, olfactive ou environnementale.

Ce sont les agents de la Direction départementale de la protection des populations (DDPP) qui interviennent auprès de l’entreprise pour veiller à faire réduire les nuisances.  La Ville prend part à la commission de suivi de site qui se réunit une fois par an. Agents de la DDPP, élus de la Ville, représentants de l’entreprise et riverains se retrouvent pour faire un point sur les activités à venir, les travaux réalisés et les plaintes enregistrées dans l’année.

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