Une figure rezéenne de la laïcité

Jean-Baptiste Daviais est né le 21 juillet 1878 à Rezé.

Maison natale de Jean-Baptiste Daviais, rue Marchais.

N° matricule : 72471 à Dachau

Avant guerre
Issu d’une famille d’ouvriers, Jean-Baptiste Daviais fréquente l’école communale de Rezé et entre ensuite à l’école professionnelle de l’avenue de Launay. Il en sort à 14 ans avec un bon bagage pour commencer son apprentissage de charpentier de navire. À 20 ans il est chef traceur aux Chantiers de la Loire. De petite taille, mais trapu et robuste, il supporte vaillamment la fatigue de dix heures, quelquefois onze heures de travail. À 21 ans, il effectue son service militaire, trois ans au 6e Génie. Quelques années plus tard, il part pour le compte de l’administration coloniale. Il organise un service de navigation fluviale sur le Sénégal puis le Niger.

À 40 ans, il revient à Nantes pour créer avec son associé Maillaud une société d’importation de bois qui s’agrandit au fil des ans. Mais sa nature le pousse vers ceux qui souffrent et principalement vers l’enfance malheureuse; il se consacre alors à la paternelle, au Secours immédiat, à la fédération des amicales d’anciens élèves et amis des écoles publiques de Nantes et banlieue (première fédération d’amicale laïque de Loire-Atlantique)1. Puis avec la débâcle de 1940 et l’exode, il décide d’ouvrir un centre d’accueil, impasse Saint-Laurent près de la cathédrale, dans une vieille maison inoccupée, afin d’héberger les réfugiés belges et français du Nord. Soixante à quatre-vingt personnes y trouvent chaque jour le gîte et le couvert. Quand la place manque, il reçoit le surnombre dans sa propre maison.

Circonstances de l’arrestation
Au moment où les premiers mouvements de Résistance se structurent, on pense à lui. La confiance qu’il inspire en fait bientôt un chef. L’équipe passe au service du mouvement Libération, fondé par Emmanuel d’Astier de la Vigerie, auquel il apporte un concours inestimable par l’ardeur qu’il déploie pour obtenir des renseignements.

Il est désigné comme futur maire de Nantes lors de la constitution du comité départemental de Libération (CDL). Il héberge des juifs traqués et des réfractaires, leur fournit papiers, argent et lieux de travail. Mais après les aveux d’un jeune militant sous la torture, tous les militants du CDL sont arrêtés le 17 avril 1944. Jean-Baptiste Daviais est arrêté le 18 avril 1944 à Nantes (44).

Avant sa déportation, il est incarcéré à Nantes, puis à Angers où il est torturé, du 19 avril 1944 à juin 1944, à Avricourt, en juin 1944, à Compiègne du 9 jau 18 juin 1944.

Le 18 juin 1944, il est déporté de Compiègne (convoi I.229) à Dachau où il arrive le 20 juin et où il meurt le 6 janvier 1945. Son camarade Gabriel Goudy relatera, après la libération du camp, le 29 avril 1945, les circonstances de la mort de Jean-Baptiste Daviais : « Le 7 janvier 1945, il a été contraint de rester nu dans la neige au sortir de la douche. Il fut frappé de congestion et mourut deux jours plus tard ». Il avait 67 ans.

Rédacteur : Amis de la fondation pour la mémoire de la déportation (AFMD) 44.
Contact : afmd44@free.fr

Sources :
Livre-Mémorial Fondation pour la mémoire de la déportation (FMD)
Fichier FNDIRP (A.D. L-A, cote 248 J 12-13)
Fichier Haudebourg
Mémorial des victimes de la persécution allemande en Loire Inférieure (1940-1945) : déportés politiques, déportés résistants, Jean-Pierre Sauvage, Xavier Trochu.